L’économie circulaire et l’écologie industrielle font partie de l’ADN d’YPREMA depuis plus de vingt ans. Avoir une activité recyclage, minimiser l’impact de celle-ci sur l’environnement ou encore aider à la préservation des éco-sytèmes avec des actions simples, comme l’installation de ruches sur ses sites, voilà comment se traduit au quotidien notre éco-responsabilité industrielle. Parmi les particularités YPREMA, le site de Lagny en présente une intéressante.
L’incinérateur local d’ordures du SIETREM génère du mâchefer (résidus solides issus de la combustion de déchets urbains/ménagers) qui est transformé, recyclé et valorisé par YPREMA qui, à son tour, lui transmets ses eaux usées pour refroidir ledit mâchefers au sortir du fourneau.
Faire transporter ce mâchefer par la route aurait été coûteux, polluant et nécessité un grand nombre de rotations de camions, et donc de la nuisance sonore pour les riverains. Beaucoup de remue ménage alors que les deux sites sont distants de 500 mètres sur la même berge de la Marne… Une solution : le fluvial.
Depuis 2004, c’est donc via une péniche tractée par des chevaux que ces mâchefers passent d’un site à l’autre. Une barge étanche en aluminium, pour plus de légèreté, a été spécialement conçue pour cette activité. Elle transporte 100 tonnes de matière première à chaque trajet, soit l’équivalent de 12 camions. La traction équine coûte certes plus cher qu’une utilisation motorisée de la barge mais les bénéfices en terme de coûts demeurent nets par rapport au routier. L’avantage du point de vue de la pollution ou des nuisances sonores est, lui, incomparable.
Anthony Capelosso, palefrenier d’YPREMA, s’occupe avec passion de Kirch et Kadou, les deux chevaux postiers bretons. Ce sont eux qui se relaient pour tracter la barge, à raison de deux halages par jour au maximum par cheval, dix mois par an. En hiver, les deux équidés font relâche et sont bichônnés sur la base équestre voisine de l’UCPA de Torcy et le moteur de la barge prends alors brièvement le relais. Issus de races adaptées à ce type de tâches, ces deux athlètes de haut niveau sont toute l’année entretenus spécifiquement et traités en conséquence : exercices musculaires, exercices de gestion du souffle, régime alimentaire adapté, suivi de leur bien-être sanitaire mais aussi moral. Pas besoin de devoir voyager loin pour devoir prendre soin de sa monture.
Autre détail non négligeable, le chemin de halage réhabilité spécialement pour cette activité est également redevenu une promenade des plus agréables pour les riverains et tous les amoureux des bords de Marne.
Moins cher, moins polluant, moins bruyant, plus durable et plus agréable pour tous, ce « mâchefer à cheval » pourrait donc bien jouer, à son échelle, un rôle d’ « apporte bonheur » ?