Graves de mâchefers : des entreprises et des collectivités se mobilisent à travers l’ANGM

3 millions de mâchefers, ou résidus solides issus de l’incinération de déchets ménagers, sont produits annuellement en France et, pour des raisons légales, mis en décharge en tant que « déchets » plutôt que d’être réutilisés en tant que « produits du recyclage ». Face à cette situation, six sociétés, trois collectivités et des experts se mobilisent à travers l’Association Nationale des Graves de Mâchefers (ANGM).

Couramment mise en oeuvre chez plusieurs de nos voisins européens (Grande-Bretagne, Autriche, Pays Bas…), l’utilisation de graves de mâchefers n’est pas encouragée en France, où la réglementation persiste à les considérer comme des « déchets » et non comme des « produits ». Développer l’utilisation de ces matériaux s’inscrit pourtant en droite ligne avec l’objectif Européen de favoriser l’émergence d’une « société du recyclage » – ambition que la France a fait sienne en transposant, en décembre 2010, la Directive cadre Déchets publiée deux ans auparavant. 

La France persiste  néanmoins à ignorer le potentiel de développement de cette filière et à favoriser la mise en décharge plutôt que la réutilisation.

Or, après élimination des ferrailles et des non ferreux, recyclage, les graves de mâchefers peuvent devenir des matériaux alternatifs de qualité, utilisables en travaux publics. Mieux, le recours aux mâchefers recyclés évite aux collectivités des coûts importants de mise en décharge – l’utilisation de mâchefers recyclés permet une économie pouvant aller jusqu’à 75% par rapport à la mise en décharge (une enquête nationale réalisée par AMORCE en 2012 donne un coût de traitement moyen des mâchefers de 28,77€ la tonne). Une ville comme Reims avec une production moyenne de 18 000 tonnes de mâchefers par an peut donc économiser plus d’un million d’euros !

Sauf que… Qui prendrait le risque de mettre des « déchets » dans une route ?

Pour ces raisons, l’ANGM s’est fixée pour objectifs :

– La promotion de l’utilisation des graves de mâchefers en travaux publics,
– L’accompagnement des collectivités territoriales dans la mise en oeuvre des bonnes pratiques
– La contribution à l’obtention du statut de produit pour les graves de mâchefers et la détermination de meilleurs critères normatifs et juridiques.
– L’information et la sensibilisation sur l’utilisations de ces graves.

 « Notre priorité à court terme est de proposer aux pouvoirs publics une nouvelle version de l’arrêté du 18 novembre 2011, qui refuse de donner aux mâchefers recyclés le statut de « produit », explique Guy MOULIN, Président de l’ANGM. Il en va de la survie de la filière et du respect des objectifs nationaux en matière de recyclage».

L’ANGM a d’ores et déjà salué le rapport de lutte contre l’inflation normative, qui préconise une modification de la réglementation vis à vis des graves de mâchefers recyclés, et demandé officiellement aux autorités de prendre en compte ces recommandations (document ci-dessous)

Liste des membres fondateurs de l’ANGM :

Société LINGENHELD ENVIRONNEMENT, société MODUS VALORIS, société MORONI, société TTM, société YPREMA, Communauté d’agglomération de REIMS METROPOLE, société d’économie mixte VALENSEINE, Carl Enckell (avocat), Valorisation Energie Environnement (expert), Pierre SILVESTRE (expert)

 Les membres de l’association sont présent dans 1/3 des régions françaises et représentent 1/4 de la production de mâchefers recyclés sur le territoire.

 

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